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L'intervention thérapeutique auprès des personnes sourdes / René Rivard in Surdités, 3 (décembre 2000)
[article]
Titre : L'intervention thérapeutique auprès des personnes sourdes : Une approche non-linéaire Type de document : texte imprimé Auteurs : René Rivard, Auteur Année de publication : 2000 Article en page(s) : 95-110 Note générale : En comparant la grammaire des langues signées et celles du chinois et en considérant la relation étroite qui lie le développement du langage à celui de la cognition, l’auteur émet l’hypothèse que le processus de pensée des Sourds est non-linéaire et qu’il se rapproche plus de celui des Chinois que de celui des entendant occidentaux.
Cette hypothèse a des répercussions profondes sur le travail des thérapeutes entendants avec des clients sourds. Les Sourds organisent les concepts d’une façon globale ou spatiale, par opposition à l’organisation conceptuelle des entendants occidentaux. Leur communication est à « contexte élevé », c’est-à-dire qu’elle privilégie l’utilisation de signaux non verbalisés, d’une manière plus « chinoise » qu’occidentale.
Le conseiller entendant concentre son attention sur un problème particulier en isolant celui-ci de l’ensemble des événements. Le Sourd, en revanche, a besoin d’une réitération constante du contexte total pour avoir l’assurance que le problème est bien compris. Les Sourds ont tendance à utiliser une forme de communication qu’on peut rapprocher des formules de la tradition orale : fréquente répétition et reformulation constante du contexte tout entier. L’information la plus importante est celle qui est habituellement présentée en premier lieu.
Le principal problème de communication entre le thérapeute entendant et le patient sourd (et peut-être l’inverse également), réside dans le fait que peu de gens réalisent qu’il existe une différence dans le processus de pensée et que celle-ci affecte la communication. Du point de vue du conseiller entendant, le client sourd semble incapable de concentrer son attention sur le problème de base et a l’air de se livrer à un bavardage informe. Le client répète les faits et le thérapeute ne relève pas l’expression d’émotions que le client exprime par son langage corporel et l’expression de son visage. Et, bien sûr, le client finit par avoir le sentiment que le conseiller entendant est insensible à ce qu’il raconte.
Pour résoudre ces problèmes de communication que les techniques courantes laissent inchangés, le conseiller entendant doit prendre conscience de leur existence et s’adapter à la situation. Il lui faut attendre avant de « faire quelque chose » pour donner plus de temps au client et lui permettre de présenter la situation selon propre point de vue.Langues : Français (fre) Catégories : Langue des Signes
LSF
Médecine
PsychologieMots-clés : thérapie communication non-linéaire langage pensée
in Surdités > 3 (décembre 2000) . - 95-110[article] L'intervention thérapeutique auprès des personnes sourdes : Une approche non-linéaire [texte imprimé] / René Rivard, Auteur . - 2000 . - 95-110.
En comparant la grammaire des langues signées et celles du chinois et en considérant la relation étroite qui lie le développement du langage à celui de la cognition, l’auteur émet l’hypothèse que le processus de pensée des Sourds est non-linéaire et qu’il se rapproche plus de celui des Chinois que de celui des entendant occidentaux.
Cette hypothèse a des répercussions profondes sur le travail des thérapeutes entendants avec des clients sourds. Les Sourds organisent les concepts d’une façon globale ou spatiale, par opposition à l’organisation conceptuelle des entendants occidentaux. Leur communication est à « contexte élevé », c’est-à-dire qu’elle privilégie l’utilisation de signaux non verbalisés, d’une manière plus « chinoise » qu’occidentale.
Le conseiller entendant concentre son attention sur un problème particulier en isolant celui-ci de l’ensemble des événements. Le Sourd, en revanche, a besoin d’une réitération constante du contexte total pour avoir l’assurance que le problème est bien compris. Les Sourds ont tendance à utiliser une forme de communication qu’on peut rapprocher des formules de la tradition orale : fréquente répétition et reformulation constante du contexte tout entier. L’information la plus importante est celle qui est habituellement présentée en premier lieu.
Le principal problème de communication entre le thérapeute entendant et le patient sourd (et peut-être l’inverse également), réside dans le fait que peu de gens réalisent qu’il existe une différence dans le processus de pensée et que celle-ci affecte la communication. Du point de vue du conseiller entendant, le client sourd semble incapable de concentrer son attention sur le problème de base et a l’air de se livrer à un bavardage informe. Le client répète les faits et le thérapeute ne relève pas l’expression d’émotions que le client exprime par son langage corporel et l’expression de son visage. Et, bien sûr, le client finit par avoir le sentiment que le conseiller entendant est insensible à ce qu’il raconte.
Pour résoudre ces problèmes de communication que les techniques courantes laissent inchangés, le conseiller entendant doit prendre conscience de leur existence et s’adapter à la situation. Il lui faut attendre avant de « faire quelque chose » pour donner plus de temps au client et lui permettre de présenter la situation selon propre point de vue.
Langues : Français (fre)
in Surdités > 3 (décembre 2000) . - 95-110
Catégories : Langue des Signes
LSF
Médecine
PsychologieMots-clés : thérapie communication non-linéaire langage pensée