L'enquête sur l'expérience sourde à l'époque moderne s'avère possible à condition de l'envisager comme une recherche interdisciplinaire. Si la médecine fournit des sources abondantes, la surdité comme fait social ne saurait se réduire au discours médical portant sur elle ni aux normes du rapport à la surdité (une défience) qu'elle élabore. Les articles de ce numéro confirment l'intérêt d'aborder la surdité comme ce qui apparaît lorsque des personnes entendantes et sourdes interagissent. Pour la période considérée, interroger le lexique s'impose, l'adjectif muet semblant désigner un locuteur d'une langue signée, par exemple. Nous revenons sur l'espace étudié (un pôle régional amiénois de pratique de signes gestuels mais aussi des discours européens) et sur l'identification de réseaux connextés entre eux, ainsi que sur la chronologie de la période, marquée par la permanence de débats concernant l'éducabilité, le salut de l'âme, l'exercice des droits des personnes sourdes.

L'enquête sur l'expérience sourde à l'époque moderne s'avère possible à condition de l'envisager comme une recherche interdisciplinaire. Si la médecine fournit des sources abondantes, la surdité comme fait social ne saurait se réduire au discours médical portant sur elle ni aux normes du rapport à la surdité (une défience) qu'elle élabore. Les articles de ce numéro confirment l'intérêt d'aborder la surdité comme ce qui apparaît lorsque des personnes entendantes et sourdes interagissent. Pour la période considérée, interroger le lexique s'impose, l'adjectif muet semblant désigner un locuteur d'une langue signée, par exemple. Nous revenons sur l'espace étudié (un pôle régional amiénois de pratique de signes gestuels mais aussi des discours européens) et sur l'identification de réseaux connextés entre eux, ainsi que sur la chronologie de la période, marquée par la permanence de débats concernant l'éducabilité, le salut de l'âme, l'exercice des droits des personnes sourdes.