La vitalité de l'histoire sourde à partir de l'institution de la LSF ainsi que le dynamisme actuel de l'histoire des sens invitent à interroger notre connaissance partuelle du fait social qu'est la surdité dans le domaine français pour les XVIe-XVIIIe siècles. Quelles sont les raisons de l'effacement de l'expérience sourde dans la constitution du patrimoine et la mémoire historiques françaises ? La notion d'"expérience sourde", anthropologique et sociale, fournit une catégorie d'analyse qui écarte l'approche biomédicale d'une déficience individuelle. Elle privilégie l'interrogation sur la diversité sensorielle sans la dépolitiser, en permettant de réfléchir tant aux pratiques de communication partagées qu'aux frontières d'action imposées par des faits de discrimination et de résistance. En préambule, l'article examine les pratiques d'écritudre en contexte sourd, le devenir d'écrits témoignant de la surdité et le geste de l'écriture historienne face à l'expérience d'une communication non orale.

La vitalité de l'histoire sourde à partir de l'institution de la LSF ainsi que le dynamisme actuel de l'histoire des sens invitent à interroger notre connaissance partuelle du fait social qu'est la surdité dans le domaine français pour les XVIe-XVIIIe siècles. Quelles sont les raisons de l'effacement de l'expérience sourde dans la constitution du patrimoine et la mémoire historiques françaises ? La notion d'"expérience sourde", anthropologique et sociale, fournit une catégorie d'analyse qui écarte l'approche biomédicale d'une déficience individuelle. Elle privilégie l'interrogation sur la diversité sensorielle sans la dépolitiser, en permettant de réfléchir tant aux pratiques de communication partagées qu'aux frontières d'action imposées par des faits de discrimination et de résistance. En préambule, l'article examine les pratiques d'écritudre en contexte sourd, le devenir d'écrits témoignant de la surdité et le geste de l'écriture historienne face à l'expérience d'une communication non orale.