| Titre : |
Sans titre : (La Tour de Nesle) |
| Type de document : |
document graphique à deux dimensions |
| Auteurs : |
Bruno Braquehais (1823-1875), Photographe |
| Année de publication : |
20 janvier 1838 |
| Présentation : |
Bon état |
| Format : |
15 x 22 cm |
| Note générale : |
Cette lithographie en noir et blanc représente une vue de Paris en construction. Au premier plan se dresse à l'emplacement actuel de l'Institut de France (1795) sur le quai Malaquais, la célèbre Tour de Nesle, ancien vestige de la première enceinte de Philippe Auguste au XIIe siècle. Au second plan, on reconnait le Pont Neuf (1578) où l'on distingue au centre la statue équestre d'Henri IV. De petites barques naviguent sur la Seine. Cette lithographie est tirée d'une eau forte représentant la Tour de Nesle vers 1629, année où le graveur Jacques Callot séjourne à Paris. Il réalise deux eaux-fortes de cette tour, l'une représentant le côté Est avec une vue sur le Louvre, et l'autre, celle dont est inspirée la lithographie, représentant la vision Ouest avec une vue sur le Pont-Neuf.
La Tour de Nesle est tristement célèbre pour la couronne de France. En effet, à la fin du XIIIe siècle, de l'union entre Jeanne de Navarre et le roi Philippe le Bel, naissent quatre enfants : les futurs Louis X le Hutin, Philippe V le Long, Charles IV le Bel et Isabelle de France. Cette dernière épouse Edouard II d'Angleterre, Louis épouse Marguerite de Bourgogne et les deux derniers frères les cousines de cette dernière Jeanne et Blanche de Bourgogne, les filles de Mahaut d'Artois. Isabelle, devenue reine d'Angleterre, vient accuser auprès de son père Philippe ses deux belles sœurs Marguerite et Blanche de commettre l'adultère dans la Tour de Nesle. Le roi fait enfermer ses deux belles filles à la forteresse de Château-Gaillard, sur les boucles de la Seine. Les amants présumés avouent sous la torture et sont exécutés. Ce scandale d'Etat sera à l'origine de la loi salique, qui interdit aux Reines de prétendre au trône ou de transmettre la couronne à leur fils. Censée protéger la dynastie des capétiens, la loi salique en sonnera au contraire la fin, 10 ans plus tard, aucun des trois fils de Philippe le bel n'ayant eu d'héritier mâle.
Cette iconographie découle un drame en cinq actes et neuf tableaux créé en 1832 au Théâtre de la Porte Saint-Martin par Alexandre Dumas père intitulé "La Tour de Nesle". Il y raconte la légende de Marguerite de Bourgogne (1290 - 1315) fille du duc Robert II de Bourgogne devenue Reine de France par son mariage avec Louis X le Hutin. On raconte qu'elle attire ses amants d'une nuit dans la Tour de Nesle, face au Louvre, d'où elle les fait se précipiter dans la Seine au petit matin. La pièce est un mélodrame rocambolesque où les meurtres se succèdent dans l'orgie et l'inceste. C'est un exemple parfait du courant romantique qui règne à cette époque. Ce sujet est très prisé à l'époque puisque Frédéric Peyson choisit d'en représenter son héroïne Marguerite de Bourgogne dans deux de ses toiles, aujourd'hui conservées au musée Fabre de Montpellier.
Bruno Auguste Braquehais, né en 1823 à Dieppe en France et mort en 1875 à La Celle-Saint-Cloud en France, était un photographe français sourd notamment célèbre pour ses clichés de la Commune de Paris (1871) lui valant le titre anachronique d'un des premiers "photoreporters". Cependant, avant cela, il a été initié à l'Institut royal des sourds-muets de Paris au métier de la lithographie. Agé de 15 ans au moment de cette planche, elle doit constituer un de ses travaux d'étude. Hormis le fait que cette eau-forte de Jacques Callot ait été largement connue, on peut se demander si le choix de sujet par Braquehais n'était pas intimement lié à l'histoire de la communauté sourde. En effet, après la destruction de la Tour de Nesle en 1665, a été construit dès 1661 par Louis Le Vau, le Collège des Quatre Nations (ancien Institut de France). Or, il s'avère que l'Abbé de l'Epée y a fait ses études notamment aux côtés de d'Alembert. Sans que nous n'ayons aucune certitude, le fait pour un jeune élève de prendre ce sujet, pourrait-être un hommage implicite au fondateur de l'Institut. |
| Catégories : |
Beaux-Arts
Histoire
Musée
|
| Mots-clés : |
Paris Construction Travaux Tour Nesle |
| En ligne : |
https://www.parismuseescollections.paris.fr/fr/musee-carnavalet/oeuvres/la-tour- [...] |
| Format de la ressource électronique : |
Site officiel de Paris Musées |
Sans titre : (La Tour de Nesle) [document graphique à deux dimensions] / Bruno Braquehais (1823-1875), Photographe . - 20 janvier 1838 . - : Bon état ; 15 x 22 cm. Cette lithographie en noir et blanc représente une vue de Paris en construction. Au premier plan se dresse à l'emplacement actuel de l'Institut de France (1795) sur le quai Malaquais, la célèbre Tour de Nesle, ancien vestige de la première enceinte de Philippe Auguste au XIIe siècle. Au second plan, on reconnait le Pont Neuf (1578) où l'on distingue au centre la statue équestre d'Henri IV. De petites barques naviguent sur la Seine. Cette lithographie est tirée d'une eau forte représentant la Tour de Nesle vers 1629, année où le graveur Jacques Callot séjourne à Paris. Il réalise deux eaux-fortes de cette tour, l'une représentant le côté Est avec une vue sur le Louvre, et l'autre, celle dont est inspirée la lithographie, représentant la vision Ouest avec une vue sur le Pont-Neuf.
La Tour de Nesle est tristement célèbre pour la couronne de France. En effet, à la fin du XIIIe siècle, de l'union entre Jeanne de Navarre et le roi Philippe le Bel, naissent quatre enfants : les futurs Louis X le Hutin, Philippe V le Long, Charles IV le Bel et Isabelle de France. Cette dernière épouse Edouard II d'Angleterre, Louis épouse Marguerite de Bourgogne et les deux derniers frères les cousines de cette dernière Jeanne et Blanche de Bourgogne, les filles de Mahaut d'Artois. Isabelle, devenue reine d'Angleterre, vient accuser auprès de son père Philippe ses deux belles sœurs Marguerite et Blanche de commettre l'adultère dans la Tour de Nesle. Le roi fait enfermer ses deux belles filles à la forteresse de Château-Gaillard, sur les boucles de la Seine. Les amants présumés avouent sous la torture et sont exécutés. Ce scandale d'Etat sera à l'origine de la loi salique, qui interdit aux Reines de prétendre au trône ou de transmettre la couronne à leur fils. Censée protéger la dynastie des capétiens, la loi salique en sonnera au contraire la fin, 10 ans plus tard, aucun des trois fils de Philippe le bel n'ayant eu d'héritier mâle.
Cette iconographie découle un drame en cinq actes et neuf tableaux créé en 1832 au Théâtre de la Porte Saint-Martin par Alexandre Dumas père intitulé "La Tour de Nesle". Il y raconte la légende de Marguerite de Bourgogne (1290 - 1315) fille du duc Robert II de Bourgogne devenue Reine de France par son mariage avec Louis X le Hutin. On raconte qu'elle attire ses amants d'une nuit dans la Tour de Nesle, face au Louvre, d'où elle les fait se précipiter dans la Seine au petit matin. La pièce est un mélodrame rocambolesque où les meurtres se succèdent dans l'orgie et l'inceste. C'est un exemple parfait du courant romantique qui règne à cette époque. Ce sujet est très prisé à l'époque puisque Frédéric Peyson choisit d'en représenter son héroïne Marguerite de Bourgogne dans deux de ses toiles, aujourd'hui conservées au musée Fabre de Montpellier.
Bruno Auguste Braquehais, né en 1823 à Dieppe en France et mort en 1875 à La Celle-Saint-Cloud en France, était un photographe français sourd notamment célèbre pour ses clichés de la Commune de Paris (1871) lui valant le titre anachronique d'un des premiers "photoreporters". Cependant, avant cela, il a été initié à l'Institut royal des sourds-muets de Paris au métier de la lithographie. Agé de 15 ans au moment de cette planche, elle doit constituer un de ses travaux d'étude. Hormis le fait que cette eau-forte de Jacques Callot ait été largement connue, on peut se demander si le choix de sujet par Braquehais n'était pas intimement lié à l'histoire de la communauté sourde. En effet, après la destruction de la Tour de Nesle en 1665, a été construit dès 1661 par Louis Le Vau, le Collège des Quatre Nations (ancien Institut de France). Or, il s'avère que l'Abbé de l'Epée y a fait ses études notamment aux côtés de d'Alembert. Sans que nous n'ayons aucune certitude, le fait pour un jeune élève de prendre ce sujet, pourrait-être un hommage implicite au fondateur de l'Institut. |  |
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